Jeudi 28 août, DAY1, Perth-Margaret River
15h: Les sacs sont prêts, les réservations finalisées, la voiture louée et chargée. Depuis une semaine, les diners sont rythmés par les discussions autour de ce road trip vers le Sud. On a décidé de partir à 2 voitures, dont une appartenant à Devin, et l'autre louée pour une somme assez raisonnable. On part donc à 10 personnes, 4 filles et 6 garçons. C'est plutôt cosmopolite: un Sri-lankais, un Anglais, deux Canadiens, un Brésilien, deux Hollandais, un Kenyan, et deux Françaises!
Le ton est donné dès le départ: la voiture 100% masculine branche immédiatement son hip-hop, tandis que le son de la voiture 4filles/un conducteur est plus varié (et bien meilleur).
4h de trajet plus tard, on arrive à Margaret River. Notre petit chalet "Ocean view" nous attend sous une pluie battante. La nuit étant tombée, ca va sans dire que nous n'avons pas vraiment pu profiter du paysage et de la fameuse ocean view.
Après un repas pizza-bière, la soirée se poursuit un peu autour de la grande table en bois du salon. On rigole en jouant et parlant du programme du lendemain.
Les gars s'offrent le luxe de dormir dans les grands lits, alors que les filles s'installent sur les canapés-lits de la mezzanine, so gentlemen. La nuit est agitée, on entend le vent souffler sur le toit en bois du petit chalet, je dors en croisant les doigts pour que la pluie cesse de s'abattre.
Vendredi 29 août, DAY2, Margaret River
Ok, il pleut encore. Rien de mieux qu'un breakfast crêpes/café pour se réconforter. Une superbe vue sur la baie s'offre tout de même à nous, depuis le petit balcon de la maison: des dunes couvertes d'arbustes, une plage de sable, et des vagues, absolument énormes. On comprend tout de suite que la session surf qu'on avait envisagée tombe à l'eau (#lol)
On décide de se rendre à Mammoth cave, à 15 minutes en voiture. La grotte est vraiment magnifique: on y entre par une toute petite porte, pour y découvrir un gigantesque lac entouré de centaines (voire milliers) de stalactites et stalagmites.
Et là, petit miracle: on grimpe les escaliers nous guidant à la sortie, pour arriver dans une véritable jungle, illuminée... par le soleil! On ne compte même plus les eucalyptus qui nous entourent, tout est vert et luxuriant et contraste avec la terre rouge qui borde les routes.
Ce petit moment a suffi à redynamiser tout le monde, on repart, bien décidés à voir les célèbres surfers de Margaret River. En effet, la petite ville est bondée de surf shops et accueille tous les étés d'énormes compétitions de surf, notamment à "Surfer Point", où nous nous rendons.
C'est à cet endroit que la Margaret River se jette dans l'Océan Indien.
Des dizaines de surfeurs bravent les vagues déchainées qui s'écrasent contre les rochers.
Un Australien d'une quarantaine d'année descend de son van en combi, muni de son surf, et engage directement la conversation avec nous, béats devant ce spectacle qui s'offre à nous. Il est blond et musclé évidemment, comme tous les autres autour.
Après un sandwich acheté dans le petit centre-ville, on décide de visiter quelques wineries. Margaret River est très connue pour ses vignobles qui s'étendent sur les petites collines toute vertes et bordées de grands arbres. La pratique veut qu'on se rende de château en château pour déguster gratuitement les meilleurs vins qu'on produit dans la région. Un peu gênés au début, on entre dans le premier château qui domine un grand lac. La propriétaire nous accueille les bras ouverts, sort des ballons et nous tend sa carte. Il suffit de lui désigner le vin qu'on veut goûter, elle nous sert immédiatement, nous expliquant à chaque fois comment bien apprécier la dégustation. Merlot, Cabernet Sauvignon, Shavi, on est même invités à en goûter 2, puis 3, puis 4... Le tout gratuitement. Après la visite de 3 autres châteaux (qui fonctionnent tous de la même manière), on retourne au chalet pour un gros plat de pâtes.
Le soir, on décide d'aller prendre une bière au bar principal de la ville. La décoration suffit à donner le ton: affiches de compétition de surfs, surfs accrochés au plafond... Et concert de rock. On se sent vraiment au milieu d'Australiens typiques, tous les âges et styles sont là: des babas cools, des backpackers aux grosses chaussures de rando, des surfers obviously, des collègues en costard...
A minuit, la fatigue commence à se faire sentir. On rentre et en une demi-heure, tout le monde dort déjà.
Morning breakfast
Mammoth Cave
Quelques eucalyptus parmi tant d'autres
Panneaux jaunes et terre rouge, le tout sur des centaines de kilomètres
Surfer Point
Margaret River VS Océan Indien
Samedi 30 août, DAY3, Margaret River-Albany
5h30, le réveil sonne. Ca faisait bien longtemps que le réveil n'avait été si matinal (Mmh disons que ça m'a vaguement rappelé les joies d'Aqualande) Il faut en effet que chacun passe par la case douche (à noter que les garçons sont bien plus longs que les filles, et sont aussi les seuls à s'être encombrés de leurs sèche-cheveux, véridique) Après un bon petit dej et le rangement de la maison, les voitures sont chargées et parées pour les prochains 300 kilomètres.
On quitte Margaret River et son ambiance calme et sportive au son du surfer Jack Johnson, le cliché est parfait. Très vite, on se retrouve sur des routes bordées de terre rouge (as usual), traversant des collines, des forêts splendides et beaucoup de pâturages de moutons et vaches (complètement noires). A notre grande surprise, on croise même un champ de kangourous, juste après le fameux panneau jaune "Attention, kangourous". Forcément, on s'arrête pour la photo: il y a même des bébés dans les poches de leurs mères. Tous nous regardent fixement, mais n'ont pas l'air très effrayés, malgré nos cris d'émerveillement. "Ohhhh c'est trop mignon!"
Les panneaux indiquent les villes les plus proches: Manjimup, Denmark... A chaque fois situées à des centaines de kilomètres. On croise quelques très grosses fermes, mais tout le reste n'est que forêts d'eucalyptus (encore et encore) et grandes prairies. Notre guide nous indique que l'exploitation forestière est la principale activité de ce grand parc naturel, le Shannon national park. (Oui Maman, je fais comme toi, je lis le guide aux autres en voiture)
Sous le coup de 10h, on s'arrête dans un petit village aux airs de Western américain. On y croise quelques passants, une station essence et une boulangerie. Les maisons sont toutes en bois, et possèdent chacune leur petite terrasse, sur lesquelles des vieilles personnes discutent, assises dans leur rocking chair. Tout le monde nous a répété qu'il fallait toujours avoir au moins la moitié de la réserve d'essence pour conduire en Australie, par sécurité, les distances étant tellement immenses. On fait donc le plein, et on s'achète à manger. Une quiche aux épinards pour moi, qui fut la tarte la plus lourde que j'aie jamais mangé. Oh que les boulangeries françaises semblent loin...
De retour sur la route, on commence à avoir fait le tour des musiques téléchargées sur nos iPods. Et sans internet, nous n'avons pas le choix de les réécouter en boucle, en chantant (ou en s'égosillant, tout dépend du point de vue)
Le petit chalet "Ocean View"
7AM, we made it
Coucou
Ligne droite de 300 kilomètres
Il est environ midi, et nous arrivons à notre étape sur la route d'Albany: la vallée des arbres géants, et le Tree Top Walk, un parcours de 3 kilomètres au sommet des arbres. Rien d'effrayant donc.
La montée se fait en douceur, sur une passerelle mobile (c'est-à-dire qui bouge, j'insiste) et nous emmène au point culminant, à 40 mètres au dessus du sol. Je suis bien cramponnée à la barrière et je crie un peu quand les gars décident de se mettre à sauter pour encore plus faire bouger les passerelles, mais la vue vaut quand même largement le détour. On est vraiment perdus au coeur d'une forêt complètement dense et luxuriante.
Une fois revenus sur la terre ferme, on se promène encore parmi les arbres géants, avant de manger un peu et de repartir pour la dernière portion de voiture.
15h: Hello Albany! Nous voici dans la plus ancienne colonie européenne d'Australie, dont le majestueux quartier colonial porte encore les traces. Notre première préoccupation à l'arrivée n'est pourtant pas de visiter la ville et le front de mer, mais de trouver un endroit où dormir. Les plans ont été un peu chamboulés: la pluie et le froid nous ont dissuadé de passer la nuit sous tente, sans matelas, et probablement après 2 heures de montage, tente de 10 personnes oblige (ce n'est pas pour rien que les Minang Noongar, soit les Aborigènes, appelaient cette région "endroit de la pluie")
Après un passage à l'Office du Tourisme, et un accueil absolument chaleureux, on file vers l'auberge recommandée par notre interlocutrice. Un "backpacker hostel", qui accueille les voyageurs de tous horizons, la plupart effectuant le tour de l'Australie. L'auberge est absolument parfaite, située en plein centre, très chaleureuse et très "jeune" (comme dirait Frédé) On s'installe rapidement dans les deux chambres qui nous sont attribuées, je suis d'ailleurs fière de dire que j'ai eu le meilleur lit, et on file au "Gap and Natural bridge", un must see apparemment.
On arrive le long de la côte, et on découvre immédiatement la splendeur et l'immensité du paysage qui s'impose à nous. Des falaises se dressent sous nos pieds, frappées par l'océan agité, d'un bleu translucide près des côtés et presque noir au loin. Il s'agit en fait de l'extrémité Sud de l'Australie, autrefois collée à l'actuel Antarctique. Le vent (très) puissant de nous empêche pas de profiter de ce paysage imposant, qui nous fait nous sentir minuscules. On s'avance un peu vers le Natural Bridge, qui est tout aussi impressionnant. A peu près 150 photos plus tard et des frissons toujours intenses dès qu'on réalise ce qu'il se produirait si on s'approche trop près du bord, la faim se fait sentir. Quoi de mieux qu'un burger pour clôturer cette longue journée? Ah, mince, y'a de la betterave dans mon burger. J'avais oublié que les Australiens raffolaient de beetroot en énormes tranches (Il y en a même dans les burgers du McDo pour vous dire)
Alors qu'on s'imaginait prendre une bière dans un petit bar le long du port, on est tellement bien une fois rentrés à l'auberge qu'on n'en bougera plus de la soirée. Il faut dire qu'on en a presqu'assez vu pour la journée. On rencontre des voyageurs, des jeunes comme nous venus en Australie avec le Working Holiday Visa, qui permet de travailler un an, et de voyager pendant les vacances.
Minuit, extinction des feux.
Tree Top Walk, Region of the Giant Trees
En toute tranquillité
The Gap, Albany
Natural Bridge
Dimanche 31 août, DAY4, Albany-Perth
8h30: réveil en fanfare. Personne n'a entendu son alarme, censées sonner une heure plus tôt. A 9h, nous sommes attendus le long du port pour une session Whale Watching, donc observation des baleines. Albany fut en effet un port de baleinier prospère (J'écris en collaboration avec mon guide Lonely Planet pour tout vous dire)
Après des douches express (et une coupure du doigt en rangeant mes affaires, à deux minutes de partir, sinon ce serait pas drôle), on file au point de départ du catamaran qui nous emmène. Un vieux marin, ancien géographe, nous accueille bras ouverts. Il nous fait rentrer à l'intérieur de son bateau, nous sommes accompagnés par un groupe de retraités australiens. On sent directement sa passion pour les baleines, l'océan et sa région. Après un petit topo de rappel des normes de sécurité à bord d'un bateau et de comment procéder en cas de petit haut le coeur (pour dire les choses sobrement), nous voilà partis, bravant le vent. On sort du port, et immédiatement, des petites îles sauvages s'offrent à nous. Certaines sont sous la pluie selon ce qu'on peut observer, on espère y échapper.
Le capitaine est confiant: nous verrons des baleines. Elles sont encore présentes, avant leur migration qui commencera en octobre. Et bingo, au bout d'à peine 20 minutes, on aperçoit le premier dos de baleine, puis un autre, juste à côté. Il s'agit d'une mère et de son "petit" selon notre capitaine, encore émerveillé de les voir après 10 ans de whale watching. Tout le monde dégaine son appareil photo, même si ce n'est finalement pas spectaculaire: évidemment les baleines ne font pas des pirouettes dans les airs, et on peut au mieux voir leurs yeux et nageoires, au "pire" le haut de leur dos. C'est quand même incroyable de réaliser que les baleines sont là, à quelques centaines de mètres des côtes. Le capitaine refuse de s'approcher trop près de peur de les déranger, mais branche un petit micro situé sous la coque: on les entend! C'est assez impressionnant, surtout que le ciel est noir par endroits, dégagé de l'autre côté, et dénote avec les roches ensoleillées de certaines petites îles, juste derrière les baleines. On reste là 30 minutes, puis notre spécialiste baleinier reprend la barre en nous promettant un paysage magnifique à venir.
Ce qu'on constate pourtant c'est qu'il fonce tout droit vers la pluie. Pas manqué: nous voilà sous des trombes d'eau. Tout le monde à l'intérieur!
La surprise continue cela dit: des cafés et des thés nous sont préparés par les deux autres membres de l'équipage. Et comble du luxe: des gâteaux cuisent dans le petit four. Le soleil semble être revenu, on peut ressortir.
Le capitaine ne nous avait pas menti: nous voilà sous un soleil éclatant, découvrant une merveilleuse petite île, bordée de sable blanc et surtout d'eau complètement turquoise. Le plus drôle, c'est que cette île s'appelle "Misery Island", à cause des énormes moustiques qu'on y trouve et qui avaient effrayé les premiers explorateurs. Mais tant pis, nous on est sur l'eau, avec un café chaud et une petite brioche, qu'on nous sert directement sur le pont.
Pour faire perdurer la magie du moment, notre capitaine nous demande de faire silence le temps de quelques minutes. On croirait que le temps s'est arrêté.
On continue notre voyage, traversant des eaux translucides et détonnant avec le ciel noir qu'on a laissé derrière nous. On croise quelques maisons colorées, dont la vue est plutôt enviable. Quelques pêcheurs à la ligne nous disent bonjour, tout est calme et magnifique.
3 heures plus tard, nous voici de retour au port. Nous remercions notre guide et adorable capitaine, qui nous propose de revenir gratuitement la semaine prochaine, et qui embrasse sa femme restée au port comme s'il la retrouvait après 2 ans de séparation.
Emerveillés par cette excursion, on retourne dans le même bar/restaurant que la veille (certes il mettent de la betterave dans leurs burgers, mais c'était quand même très bon) Va pour un sandwich french baguette! Bon, évidemment, la déception est là niveau "french baguette", surtout que j'ai eu droit à de la betterave à nouveau, calis. (Comme dirait Roxanne, mon amie Québécoise, et comme dira Ben en rentrant d'un an à Montréal)
On décide ensuite de se rendre sur une autre plage, qui vaut le détour apparemment. Encore et encore, le sable blanc, l'eau turquoise et les îles au loin nous séduisent. Le soleil nous permet même de nous allonger sur la plage, et de profiter du calme. On se sent vraiment "à l'autre bout du monde" pour le coup. On file ensuite vers Salmon Holes, magnifique encore une fois, avant de s'installer pour un dernier café à Albany, face à l'océan ensoleillé.
Partant pour 3 heures de whale watching
Salut toi
Tempête soudaine
Paradis après la tempête
Captain
Misery Island, vue de la terre
Café, face à la mer
Solmon Holes
Départ...
Après être repassés à l'auberge tout récupérer, il semblerait que le séjour touche à sa fin. Les deux conducteurs se préparent mentalement aux prochains 400 kilomètres qui les attendent, de nuit en plus. On discute, on chante pour les tenir bien éveillés. Il faut dire qu'il n'y a vraiment pas plus monotone comme route: une ligne droite, bordée de panneaux "Perth, 400 km", "N'oubliez pas de faire le plein, prochaine station essence, 100 km", "La fatigue a tué 11 conducteurs en 2013"
Il fait nuit donc il est difficile de voir ce qui nous entoure, mais il semblerait qu'on traverse l'Outback australien dans toute sa splendeur, c'est à dire des no mans land à perte de vue. Quand on atteint le premier village, après tout de même 1h30 de trajet, on en profite pour manger un peu, dans un espèce de petit routard/snack. On sent tout de suite qu'on est dans l'Australie profonde, il suffit d'entendre l'accent des propriétaires. On mange une pizza absolument horrible (eh oui, c'est ce qui arrive quand on croise un client tous les 1ers du mois) et on repart immédiatement. (Je vous rassure, je vais courir tous les jours depuis ce road trip très généreux niveau calories)
Après avoir repassé au moins 3 fois la même playlist, on atteint enfin Perth et Unihall vers 23h.
Les conducteurs ont mal au dos, mais nous sommes tous absolument enchantés de ces 4 jours de découverte des merveilles australiennes. Tout le monde file se coucher, se préparant mentalement au dur retour à la réalité des cours et avec une seule question en tête: à quand le prochain road trip?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire